6 délicieux desserts asiatiques qui vont vous surprendre

Lassée des éternels nougats chinois et boules coco proposés en dessert par les traiteurs asiatiques classiques, j’ai décidé de pousser la porte des salons de thé japonais, chinois et coréens de la capitale afin de dénicher les spécialités sucrées traditionnelles les plus savoureuses. Voici donc six desserts d’Asie aussi beaux que bons qui, à coup sûr, vont vous surprendre.

 desserts asiatiques

Un bingsu chez Plus82 Paris

On se croirait en plein cœur de Séoul dans ce petit salon de thé coréen perdu au milieu du 5ème arrondissement. Assis sur un petit tabouret, tout près du sol, on dévore la spécialité maison: le bingsu. Ce dessert traditionnel consiste en un bol de glace pilée au lait concentré saupoudré de matcha ou de poudre de sésame, recouvert de haricots rouges et d’une sorte de mochi coréen, le pat (gâteau de riz fourré à la pâte de haricot rouge). Comme si ce dessert n’étais pas déjà assez copieux à lui seul, on a également le droit à un petit bol avec une boule de crème glacée au matcha, au sésame ou au haricot rouge à côté, ainsi qu’un supplément de lait concentré sucré.


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Une neige blanche à la mangue et au riz noir, chez Tang Xuan

Sous ce nom poétique se cache un trésor – pour le regard comme pour le palais – , composé d’une boule de riz noir gluant avec un fond de lait concentré glacé et de petits morceaux de mangue fraîche. Chez Tang Xuan, où les jeunes Chinois branchés se pressent (l’accueil très chaleureux n’y est sûrement pas pour rien), c’est un peu LE dessert à commander pour impressionner son amoureux(se) ou son premier rendez-vous. Servi dans une superbe assiette creuse en céramique, surmontée d’un petit vase dans lequel est posé une tige de fleur de cerisier, de la fumée glacée due à la neige carbonique vient virevolter au-dessus des dés de fruits, pour un résultat spectaculaire. A la dégustation, la mangue fond sur la langue, et le riz se marie parfaitement avec sa nage de lait sucré.
Une variante thai classique: le riz au lait de coco et à la mangue, sans glace donc, et avec un riz blanc.

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De gauche à droite : le dorayaki à la fleur de sel de Guérande de Tomo, et le dorayaki « lune vague » de Toraya

Un dorayaki chez Toraya

Pâtisserie composée de deux pancakes rassemblés avec une pâte d’azuki rouges entiers (haricots), le dorayaki s’est fait connaître en France via l’excellent film Les délices de Tokyo, de Naomi Kawase. Si l’idée d’avaler des haricots rouges pour le dessert peut surprendre au premier abord, cette pâte est pourtant sucrée et douce, un peu comme une confiture maison. Conjuguée au moelleux des pancakes, c’est un dessert très parfumé qui se déguste avec un thé vert nature, histoire de ne pas annuler le goût de l’un ou de l’autre – un hojicha (thé vert grillé au parfum boisé et torréfié) fait parfaitement l’affaire. Chez Toraya, certainement l’un des plus beaux salons de thé japonais de Paris, le dorayaki se déguste classique, pour mieux en saisir la saveur. Dans le grand salon illuminé par une baie vitrée, on prend place à l’une des tables noires laquées décorées de fleurs de cerisiers blancs, avant de se voir servir sur un plateau en bois sa pâtisserie accompagnée d’une théière japonaise en céramique, dans des tons naturels. Le calme qui y règne mêlé aux effluves sucrées donnent vraiment l’impression de voyager.

Tomo, anciennement Walaku, a fait du dorayaki sa spécialité. Pourtant, ici, le modèle le plus simple a tout de même une touche bretonne, avec une pincée de fleur de sel de Guérande. Au départ un peu déroutante, cette subtilité vient finalement appuyer le sucré de la pâte d’azuki. Pour ceux que la version classique ennuie un peu, le chef a eu l’idée de déclinaisons selon les célèbres spécialités françaises que sont le Paris-Brest (Paris-Kyoto), l’Opéra (L’Opéra Garnier), le Baba (au whisky japonais) et la tarte au citron (Basilique citronnée).

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Un millefeuille de crêpes au matcha chez Sweetalk

Après l’avoir aperçu sur les réseaux sociaux et dans les vitrines de quelques cafés matchavores, j’étais impatiente de goûter ce dessert, pour plusieurs raisons: d’abord pour sa jolie couleur verte, ensuite pour la pâte d’azuki glissée à l’intérieur, qui promettait des notes sucrées, et enfin pour la texture moelleuse de ses (1000) crêpes. J’avais juste une seule appréhension: qu’il soit trop écoeurant. Dès la première cuillérée, me voilà rassurée: la crème, parfumée au matcha, est très légère, et ne plombe pas le gâteau. Accompagné d’un Oolong aux fleurs d’Osmanthus, les saveurs s’entremêlent et se valorisent les unes les autres.

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De gauche à droite : pêches de longévité et du Paradis, délice de cerisier chez Toraya ; daifuku à la pâte de farine de fougère chez Tomo

Un daifuku chez Tomo

Si l’adresse est plus connue pour ses fameux dorayakis que pour ses wagashi (pâtisseries traditionnelles japonaises), on y trouve également d’excellents daifuku. Derrière ce nom exotique se cache une boule de pâte de riz gluant (le mochi) recouverte de poudre de soja grillé (kinako), et dont l’intérieur est fourré. Chez Tomo, j’ai eu la chance de goûter un daifuku très particulier, fourré à la pâte de farine de fougère. Je ne regrette pas la prise de risque: le goût est assez difficile à décrire, mais c’était excellent, et la texture délicate et fondante.

J’ai aussi beaucoup aimé les wagashi de Toraya. Le plus dépaysant était sans aucun doute le « délice de cerisier », gateau de printemps créé en 1918 et célébrant les cerisiers en fleurs. Très esthétique, il se compose d’une fine crêpe de farine de riz et de blé, fourrée à la pâte d’azuki rouges en purée, lovée dans une feuille de cerisier légèrement salée. Je me suis également laissée tenter par un trio de mini gâteaux frais (hinagashi), à l’occasion du jour de la fête des petites filles, Hina Matsuri, où celles-ci reçoivent une nouvelle poupée. Toraya proposait ce jour-là une carte spéciale, avec une pêche de longévité tout en azuki blancs et une pêche du Paradis, fine pâte de riz au coeur d’azuki blancs surmontée de petits cristaux de sucre. Incroyablement fins et ultra-moelleux, c’était un vrai régal. Mon seul regret: leur taille, vraiment minuscule!

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Un mochi glacé chez Shiso Burger

Voilà une variante au daifuku qui dépasserait presque son maître! Avec son enveloppe moelleuse et légèrement élastique qui renferme une glace, le mochi glacé, rafraîchissant à souhait, sera à coup sur mon meilleur ami cet été! On peut en trouver dans les épiceries spécialisées et chez certains restaurants japonais, mais le lieu où je préfère les déguster reste encore Shiso Burger, un resto à la sauce nippone situé sur les quais, face à Notre-Dame-de-Paris. Si on les trouve le plus souvent au thé vert ou à la fleur de cerisier (sakura), Shiso Burger nous ouvre le champ des possibles avec ses parfums vanille, fraise, sésame noir, myrtille, matcha, noix de coco, mangue, pistache ou encore chocolat… On ne sait plus où donner de la tête!

 

Si vous avez de bonnes adresses à me recommander, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire. Je serai ravie de lire vos suggestions!

Aurélie

Journaliste et illustratrice, food & flowers addict. Boulimique d'idées et de lieux créatifs et pointus, à Paris et autour du monde.

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