Il y a quelques mois, le Chef Julien Agobert ouvrait une nouvelle adresse au cœur du Marais. L’occasion de se pencher sur son tout premier restaurant, un gastronomique ouvert il y a maintenant 11 ans, après ses expériences successives dans les cuisines des renommés Plaza Athénée ou Ladurée, entre autres. Afin de mieux découvrir et cerner la cuisine gastronomique du Monjul, j’ai opté pour le menu dégustation en six temps (2 entrées, 2 plats & 2 desserts pour 55 €).
Si surprendre les papilles est un objectif à atteindre pour pas mal de chefs, c’est un début plutôt réussi sur ce point! En guise d’amuse bouche, le serveur arrive avec deux petites verrines de purée de patate douce, surmontées de tranches de peau de cochon grillée. Une expérience qui m’a rappelée avec émotion un souvenir gustatif vécu à Tallinn, en Estonie. Avoir l’impression de voyager dès l’apéritif, c’est plutôt bien parti!
Pour patienter avant la suite, on commande un cocktail. Au Monjul, le Spritz est revisité et devient le Monspritz, avec Campari, Suze, champagne et Martini rosato. Une création qui annonce la couleur sur le reste de la soirée : des classiques retwistés version chic, où l’étonnement prime. Je valide !
Entrée: crème et couleurs
La première entrée est parfaite: œuf poché en coquille, écrasé de topinambours, mousse de crème fraîche, brunoise de potimarron acidulée au vinaigre de riz et tuile de pin à la noisette. Crémeux, légèrement sucré et piqué par une pointe d’acidité, j’adore!
La seconde entrée aurait pu être créée pour moi!Le crémeux au wasabi vient délicieusement relever un cannelloni au thé vert matcha farci aux blettes, poireaux, oignons, menthe, persil et ricotta. Pour ne rien gâcher, l’assiette est magnifique, avec cette dominance de vert. Il faut bien le dire, le wasabi est toujours une bonne idée, comme je vous en parlais il y a peu.
Plat: audace et épices
Premier plat: risotto au pesto avec roquette, beignets de légumes et écume de carottes. Grande fan de risotto, c’est un vrai plaisir de déguster ce mélange végétal. J’aurais aimé encore plus de purée de carottes, mais après tout, il faut bien réserver de l’appétit pour la suite.
Au tour du filet mignon de porc de me séduire, avec son gratin de patates douces snacké au sésame, son boudin noir, son chutney de poires et gingembre, son jus de poivre vert flambé au rhum et ses chips de pommes.
N’étant habituellement pas forcément une grande fan du boudin noir, j’ai beaucoup apprécié son aspect « émulsion » qui apporte du goût sans pour autant prendre le pas sur le fondant de la viande. Le mélange de saveur du rhum, du gingembre et des poires est divin.
Dessert: douceur et nostalgie
L’arrivée du dessert est un retour en enfance: dans un beau bol bleu layette trône un magnifique globe de meringue rose pâle. Crac! En un coup de cuillère, on délivre un crémeux à la rose avec litchis, graines de lotus, riz au lait et sorbet au thé matcha. Un concentré d’émotions à chaque bouchée.
Dernière étape et dernier dessert: le pana cotta à la vanille, servi avec une rhubarbe confite, un sorbet au concombre, un biscuit à l’amande et une tuile rose. Doux et équilibré, il peine tout de même à me faire oublier la magie de son prédécesseur.
Jolie surprise, le Monjul émerveille les papilles par son jeu de textures et de couleurs. Chaque plat mêle quantité d’ingrédients différents dont les saveurs se complètent et se révèlent les unes les autres. Le restaurant idéal pour ceux qui aiment être surpris et sont à la recherche d’un gastronomique aux produits simples bien mis en avant grâce à des recettes twistées.
Le bon plan : réserver pour déjeuner, où le menu unique, au prix très correct de 22€50 pour entrée/plat/dessert, change quotidiennement.
Infos pratiques :
Monjul
28, rue (clos) des blancs manteaux
75004 Paris
Ouvert du mardi au jeudi de 12h00 à 22h30
Vendredi et samedi à partir de 19h30